La médiation animale est comme d'autres supports de médiation certainement mieux connus : la musicothérapie, l'art thérapie..., un support de plus pour organiser des activités d'éveil, éducatives ou thérapeutiques. C'est à travers l'animal, médiateur et complice de la relation d'aide, que nous allons à la rencontre de la personne.

Elle est basée sur l'attrait que l'animal exerce auprès des personnes et sur sa capacité à les stimuler, ce qui permet de créer ou de faciliter la rencontre ou la relation d'aide. Elle vise donc à mettre en contact des animaux spécifiquement éduqués avec des personnes fragilisées ( personnes souffrant de divers troubles, aussi bien physiques que cognitifs, psychologiques ou sociaux) afin de susciter des réactions positives.

Nous fondons notre approche sur la stimulation des sens et visons à solliciter, maintenir ou améliorer les potentiels cognitif, moteur, psychosocial et affectif des personnes tout en leur apportant bien-être et plaisir.

En situation de médiation animale, l'animal devient agent transitionnel entre la personne et les professionnels, nous parlons alors de relation triadique (V.Servais).

Il s'agit de partir des relations déjà existantes et de s'en servir pour en créer de nouvelles.

Car l'animal est un fabuleux médiateur et sa relation homme/animal facilite la relation aux humains, mais comment ?

• L'animal possède une structure relationnelle simplifiée, il est spontané et ne juge pas.
• La communication avec l'animal peut être multicanale et permet à chacun d'entrer en relation avec ses propres moyens par toucher/contact, regard mutuel,... ( c'est une nécessité vitale). La présence d'un animal permet alors de créer de nouvelles réalités où le déficit de langage n'est pas un obstacle à la relation gratifiante. L'animal est capable de réciprocité et d'affection, la personne entre dans une sphère intime avec lui.
• La relation à l'animal permet une grande variété de stimulations par son interactivité. Il permet de mettre en contact les personnes avec leur environnement en stimulant leurs capacités d'attention, de mémoire, de concentration ou en créant un but et une motivation pour les activités motrices.

De nombreuses observations ont souligné que les animaux peuvent répondre aux 5 compétences socles définies par Hubert Montagner, permettant un bon développement affectif de la personne et notamment de l'enfant sur lesquelles nous pouvons construire les réactions bénéfiques par des renforcements positifs :

1. La personne doit être en situation de stimulation visuelle soutenue.
2. La personne ressent un élan à l'interaction, envie "d'aller vers".
3. L'animal permet de s'identifier, de se projeter (animal miroir) et favorise ainsi les comportements affiliatifs. C'est souvent de leur propre ressenti que les personnes font part en parlant de ceux des animaux.
4. L'animal stimule l'organisation structurée et ciblée du geste.
5. Il favorise la capacité à reproduire, imiter.

LES ENFANTS:

L'animal peut devenir pour l'enfant un véritable moteur, un élément transitionnel lui permettant de s'affirmer.

Par des séances de médiation animale et avec votre équipe éducative, nous pourrons ensemble travailler sur des programmes individualisés pour aider les enfants à :

• augmenter leur faculté de concentration et d'attention
• gérer leurs émotions et leur impulsivité 
• favoriser l'estime de soi, le sens des responsabilités 
• renforcer les apprentissages (calcul, écriture)
• respecter les consignes.

Petite enfance: Les enfants rencontrent les animaux et développent motricité fine et globale, estime de soi, observation et habileté sociale.

Enfants en situation de handicap : Autisme et troubles envahissant du développement. La médiation animale a déjà fait ses preuves auprès de ces bénéficiaires encourageant la communication et les apprentissages. L'animal offre un environnement multi-sensoriel profitable aux enfants ayant un profond déficit de communication sociale. Ces enfants peuvent répondre plus facilement aux animaux, qui ont des signaux et des comportements moins complexes. Aussi, grâce à ce support direct, l'enfant autiste, qui souffre souvent de troubles émotionnels et relationnels, peut découvrir que l'animal a aussi ses propres réactions, ses pulsions. Il renvoi à l'enfant la différence entre le Moi et le non- Moi ( effet miroir), à la différence des autres types de médiation. Ainsi, auprès des enfants autistes, lorsque nous faisons une approche à visée thérapeutique par médiation animale, nous utilisons l'animal comme médiateur transitionnel pour inciter l'enfant à faire, à communiquer, à développer une relation à l'autre, une certaine autonomie, un apprentissage du langage, à structurer son environnement. Au fil des séances, nous pouvons constater une baisse des comportements inadaptés ( comme les écholalies ou des gestes stéréotypés) car l'angoisse de l'enfant autiste s'amoindrit grâce à l'animal qui devient anxiolytique.

Enfants polyhandicapés : La médiation animale offre une source de motivation à ces enfants pour effectuer les exercices de rééducation quotidiens (toucher, lancer, nourrir, caresser). Ces gestes permettent de donner un sens aux mouvements musculaires à réaliser. Pour ces enfants, les séances se basent sur la stimulation sensorielle : toucher, sentir, entendre et prendre conscience de son corps grâce à la présence animale.

LES ADULTES :

Porteurs de handicap ou souffrant de troubles psychiques : pour les adultes en situation de handicap, l'animal agit comme un "facilitateur relationnel". En effet, il ne se nourrit pas d'attentes idéalisées envers la personne et accepte cette dernière pour ce qu'elle est et non pas pour ce qu'elle devrait être. En présence d'un animal, la personne ne se sent pas jugée sur son aspect physique et son état psychologique. L'animal favorise alors la conversation et les interactions entre les résidents, avec les intervenants et le personnel. La présence animale encourage le rire, le soigné devient soignant et reprend confiance en lui. Avec l'animal, l'attention se fixe plus facilement, il réconforte et permet à la personne de se poser et de se concentrer sur une tâche. La médiation animale peut alors renforcer les apprentissages et la rééducation des gestes du quotidien et de motricité fine (la toilette, la nourriture, le lancer de balle,...)

LES PERSONNES ÂGÉES:

En petit groupe pour des personnes désorientées ou présentant des troubles cognitifs, la présence d'un animal permet souvent un retour immédiat au réel et encourage les bénéficiaires à rester mentalement actifs. La médiation par l'animal implique chez le résident une plus grande attention et améliore ainsi ses capacités de concentration, de mémoire, voire de discernement. Les rencontres avec ces animaux de compagnie ravivent souvent chez les malades Alzheimer de bons souvenirs et l'envie de communiquer. Ils redécouvrent aussi les gestes spontanés (toilettage, caresse, lancer une balle, tenir une laisse) favorisant ainsi un sentiment d'utilité et d'estime d'eux mêmes. Aussi, l'animal brise la solitude et aide à reprendre contact avec ses émotions, il s'avère être un très bon catalyseur à la relation d'aide avec nos aînés.Ainsi en douceur et avec l'équipe soignante nous pouvons agir sur les plans moteur, psychomoteur, sensoriel,social et affectif. La médiation animale complète de façon originale les thérapeutiques déjà existantes dans les établissements. L'objectif n'est évidemment pas d'agir sur la maladie en elle-même mais sur la façon de vivre avec elle. Cela permet de maintenir la santé mentale ou physique des personnes ou tout simplement leur qualité de vie.

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